Ma télé est mon berger,
Je ne voudrais pour rien en manquer.
Elle me fait reposer
Dans un fauteuil confortable,
Elle me dirige près d’une vie inutile, mais tranquille.
Elle divertit mon âme
Et je me délecte de l’injustice à cause d’elle.
Quand je suis menacée par les conséquences de mes choix,
J’ignore tout mal, car tu m’aveugles.
Ton écran et tes programmes,
Voilà tout ce qui m’intéresse.
Tu dresses devant moi une table
Où je fraternise avec mes adversaires.
Tu remplis ma tête d’illusions
Et mon âme évidée se laisse vivre par tes idées.
Oui, le plaisir et la futilité
M’accompagneront
Aussi longtemps que tu existeras,
Mais je n’habiterai jamais
Dans la maison du Seigneur,
Car tu m’en fermes la porte
Toutes les soirées de la vie.
Pierre Trevet, Paraboles d’un curé de campagne
Editions de l’Emmanuel, 2006
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