Seigneur, moi je n'ai pas d'amour et je n’y peux rien. Je te donne ce que j’ai : ma faiblesse, ma douleur. Et cette tendresse qui me tourmente et que tu vois bien… Et ce désespoir… Et cette honte affolée… Mon mal, rien que mon mal… C’est tout. Et mon espérance…
Ô Te voilà, mon Dieu. Tu me cherchais ? Que me veux-tu ? Je n’ai rien à te donner. Depuis notre dernière rencontre, je n’ai rien mis de côté pour toi. Rien… pas une bonne action.
J’étais trop las. Rien… pas une bonne parole. J’étais trop triste. Rien que le dégoût de vivre, l’ennui, la stérilité.
La hâte, chaque jour, de voir la journée finie, sans servir à rien, le désir de repos loin du devoir et des œuvres, le détachement du bien à faire, le dégoût de toi, ô mon Dieu ! La torpeur de l’âme, le remords de ma mollesse et la mollesse plus forte que le remords…
Le besoin d’être heureuse, la tendresse qui brise la douleur, d’être moi sans recours…
Des troubles, des épouvantes, des doutes…
Seigneur ! Voilà que, comme un chiffonnier, tu vas ramasser des déchets, des immondices.
Qu’en veux-tu faire, Seigneur ? (Marie-Noël)
Tout d’un coup, je comprends un peu, ô mon Dieu.
Dans ce silence pesant, tu es Celui aimant, présent,
Ne t'en vas pas Seigneur, reste avec moi en étant silencieux.
Ô Seigneur, prends ma vie comme elle est
Fais d'elle un beau cadeau pour les autres.
Et moi, je ne cherche rien d’autre que toi, ô mon Dieu.
Merci Seigneur.